Les Sages Du Temps
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Les Sages Du Temps

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Umbriellan
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MessageSujet: Encore un texte   Encore un texte Icon_minitimeMar 2 Juil - 19:26

Ce mardi ressemble à tous les autres en temps de vacances. Seuls manquent mon père et ma sœur à la maison, ils arriveraient plus tard, sans doute la semaine suivante.

L'orage gronde au loin, la nuit allait être humide. Ma mère fait remarquer qu'une voiture inconnue vient de faire son apparition dans le quartier, je lui réponds brièvement :
« Sans doute une visite pour un des voisins. »

Le quartier est assez petit, il forme une boucle avec une seule entrée à la gauche de notre maison et un parking tient place pour combler le trou au centre, c'est là que se gare la voiture. Il n'en sort qu'une personne qui se met à regarder chaque boite aux lettres.
« Elle n'a pas l'air du coin. »
La sonnette résonne et on me désigne de sortir voir.

J’ouvre la porte et me décales pour voir la personne encore cachée par la haie :
« Bonjour ? »
Je m'aperçus que la personne était une jeune femme.
« Bonsoir, suis-je bien chez « Skiellän » ?
-Euh... vous avez dit ?
-Skiellän, c'est un pseudonyme qu'un joueur utilise sur plusieurs jeux. »

Qu'est-ce que j'ai encore fait ? … je n'ai jamais donné ma véritable adresse et j'ai toujours fait attention !
« Je...je suis cette personne.
Elle soupire, bien ! Pourrais-je entrer ? Il y a plusieurs choses dont je voudrai parler.
-Eh bien... je, je ne sais pas, il commence à faire tard et... euh, déjà passez le  portail et montez l'escalier je vous prie. Je reviens vite. »

Je retourne dans la maison pour demander à ma mère, elle commence à s’inquiéter, se lève du canapé et range rapidement quelques babioles et papiers avant de donner sa permission. L'inconnue rentre alors.

« Bonsoir Madame.
-Bonsoir.
-Je me doutais de l'âge de Skiellän, mais je le voyais plus vieux...
-Skie-quoi ? Interrogea ma mère.
-« Skiellän », un surnom de votre... fils, sur le net.
-Je vois, et de quoi voudriez-vous parler ? Thomas aurait fait des bêtises ?
-Ô non, bien au contraire. Par contre, le voyage a été plutôt long et fatiguant depuis les Ardennes, pourrais-je avoir de quoi m'asseoir ?
-Bien sûr, je comprends. »

Ma mère et l'étrangère s'assirent  autour de la table du salon, j’apporte le verre d'eau demandé par ma mère pour la femme et je m’apprête à aller dans ma chambre discrètement.
« Je te remercie, mais pourrais-tu t'installer également ? Ce que je vais dire te concerne.
-...d'accord.
-Je suis envoyée ici pour confirmer l'adresse de Skiellän, Thomas, et pour lui proposer certaines choses, avec votre approbation, Madame, au vue de son âge et de l'habitat. »

Obligé de rester, je ne peux m'empêcher de regarder plus en détail la jeune femme. Vêtue d'un large manteau elle se tient bien droite sur la chaise, les mains sur ses genoux. Elle ne bouge pas, regarde droit dans les yeux de ma mère avec qui elle parle respectueusement, bien que son regard se détourne de nombreuses fois vers moi. Un visage aux traits fins, mais d'un fort caractère, même dur.
Une chevelure foncée, longue et lisse.

Pourquoi tu dévisages un inconnu comme ça ? Tu es impoli, regardes tes mains et plus rien d'autre.

Ma mère reprend :
« Tout d'abord faisons les présentations : nous sommes la famille Claeys.
-Constance Klein, enchantée.
-Vous dîtes avoir été envoyée, par qui et dans quels buts ?
-J'ai été envoyée par l’Hôpital qui m'emploie afin de permettre le rétablissement de deux de nos patientes.
Ma mère se tourne vers moi, tu connais des personnes hospitalisées ?
-Je... je ne crois pas, non. Ou elles n'y sont pas à ma connaissance.
Klein hocha la tête, alors vous n'êtes pas au courant. Ils m'avaient prévenu de cette possibilité.
-En quoi sommes-nous apte à un rétablissement de... d'amis de mon fils ?
-Les patientes essaient de se rétablir d’accidents assez importants et retrouver un lieu qui leur est connue, ou une personne proche pourrait permettre de meilleure chance de réussite. Votre fils étant proche d'elles... pardonnez-moi : étant la seule personne proche, que nous connaissons, d'elles, il devient notre seule option.
-Elles n'ont pas de famille ? De parents ? Pour remplir ce rôle.
-Malheureusement, soit une partie semble avoir disparu, soit l'autre partie est décédée. »

Elle cherche quelque chose dans sa poche droite, avec un peu de difficulté avant de le mettre sur la table.
« Voici une liste des choses que je dois vérifier ici avant de faire venir qui que ce soit. Si bien sur vous accepter de nous aider.
-Je ne vois rien pour l'instant qui me permettrait de refuser votre demande, et toi Thomas ?
-Hein ? Non, non, rien je pense. »

Maman et madame Klein commencent un jeu de question-réponse en suivant la liste.
Qu'est-ce que je fais là... Et cette histoire : un hôpital, dans les Ardennes, deux « patientes » … J'espère que je n'ai pas eu raison de la laisser entrer.
Elles finissent peu après, madame Klein semble être contente des résultats. Elle se lève pour se diriger vers la porte :
« Je vous remercie Madame, je sais qu'il est tard.
-Ne vous en faîtes pas, cela peut toujours arriver.
-Au revoir et à demain, famille Claeys. A très bientôt Thomas, je suis certaine que nous nous verrons assez souvent. »

Par la fenêtre, on peut voir Klein atteindre sa voiture. A deux pas, elle sort un appareil qu'elle met à son oreille : elle doit téléphoner à son chef. Elle fait les cents-pas tout en parlant et le vent se lève : son bras gauche ! Elle n'en a pas ?
Elle termine sa discussion téléphonique et s'installe dans sa voiture.

La journée se termine ainsi.
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MessageSujet: Re: Encore un texte   Encore un texte Icon_minitimeMar 2 Juil - 19:26

Mercredi est arrivé assez vite. Comme je suis en vacances depuis déjà un petit moment, je n’ai pas réussi à me lever plus tôt que 11 heure du matin.
Je me change, fais mon lit rapidement et me dirige dans le salon pour dire bonjour.

« Ah Thomas ! Bonjour, alors bien dormis ? »
Ma mère m’accueille avec un sourire.
« Oui ça peut aller, j’ai flâné un peu en pensant à ce qu’il s’était passé.
-Ça te rends curieux, pas vrai ?
-Curieux et… inquiets.
-Les choses vont bien se passer, sinon, cette Klein, elle ne serait pas venue ! »

Elle continue de sourire, posant sa main sur mon épaule en passant pour aller en cuisine. Je la suis pour prendre quelque chose à manger.
En m’installant, je remarque la voiture de Madame Klein, je m’empresse d’avaler mon morceau de pain :
« Au fait, elle est revenue ce matin ?
-Non, et la voiture n’a pas bougé non plus. Peut-être qu’elle dore encore ? »
Elle travaille dans un hôpital, alors je suppose qu’elle doit être fatiguée et que le trajet n’a pas due arranger sa situation. Je fais part de mon accord.

Le silence retombe :
« Tu veux aller voir si elle dort ?
-Bé... pourquoi moi ?
-Tu es un jeune homme, ne me dis pas que voir une belle femme dormir ne te donnes pas envie ? A moins que tu préfères les hommes…
-Mais ça ne va pas ! Je … on ne la connais même pas, c’est déplacé !
Ma mère rie, j’aime bien te taquiner.
-Meffante. »

On rit tous les deux à la discussion.

Le temps passe encore, inexorablement, mais ce n’est pas spécialement mon problème.
Tout est fait, tout est réussi. Je n’ai rien à faire. Juste à tenir quelques mois, le temps que revienne l’école.
« Tenir », comme « survivre ». Je n’ai rien à faire, pas d’envie importante, pas d’amis. Pourquoi faut-il qu’il y ait des vacances aussi longues ? Repartir à l’université et continuer mon avancée, développer mon apprentissage et avoir mes diplômes. Mais ces vacances ralentissent tout…


Klein semble réveillée. Elle sort de sa voiture, une bouteille orange à la main.
« La voilà ! Quand on parle du loup… Tu devrais aller la voir, pour mieux connaître ce qu’elle a prévu.
-Cela serait vraiment une bonne idée ? Tu sais que… je ne suis pas vraiment doué pour ce genre de chose.
-Vas au moins lui demander si elle a besoin de quelque chose ! Tu sais, dormir dans une voiture n’a rien de confortable. D’ailleurs elle est venue pour toi, donc tu la verras déjà bien assez tôt.
-C’est si dur d’être tranquille ?
-Qu’est-ce que tu as dit ?
-Rien, rien… je vais la voir. »

Je sors de la maison, pas franchement désireux de parler plus. Je respire profondément et quitte le pas de la porte.
Madame Klein est adossée à la portière arrière de sa voiture, buvant quelques gorgées de sa bouteille. Elle regarde dans le vide, absente, ou lasse d’être ici peut-être…
Je continue mon approche, une de mes mains commence à trembler :
« Bon…bonjour, Madame.
Elle me remarque enfin, ah tiens ! Bonjour. Justement je pensais à toi.
-Vraiment ?
-Oui, je me demandais ce que tu pouvais être pour elles avant.
-Par « elles », vous devez parler des personnes hospitalisées… Comme je ne sais pas réellement qui elles peuvent être, je ne peux pas répondre.
-Je te laisserai la surprise. Je crois qu’elles devraient être là dans quelques heures.
Cela me surprend, si tôt ?
- On n’est pas payé à rien faire tu sais.
-Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, excusez-moi…
-Dans ce cas je te répondrais que nous sommes une équipe efficace. Es-tu toujours comme ça ?
-Euh… je ne comprends pas. »

Je m’aperçois qu’elle me regarde de la tête aux pieds avec un air distant.
« Tu as l’air très fatigué, ton regard fui et tu caches tes mains. Soit tu es inquiet avec les derniers évènements, soit tu es toujours comme ça.
-Je dirais que… c’est toujours comme ça.
-C’est un cumul de défaut qui me rend encore plus curieuse, sur toi et elles.
-… pour en revenir à… vous voulez quelque chose ?
-Je n’ai besoin de rien pour le moment. Je m’arme de patience, le camion sera bientôt là avec tout le nécessaire.
-Le camion ?
-L’équipe ne va pas arriver en voiture, ce serait stupide ! Mais ce n’est pas tellement un camion, plus un camping-car.
-Mais alors, combien allez-vous être ?
-Seulement trois, cela sera amplement suffisant pour garder les deux patients. Toi et ta famille n’aurait pas à nous aider d’une quelconque façon, nous serons complétement autonomes. Ainsi vous ne changerez pas vos habitudes et nous pourrons travailler dans de bonnes conditions.
-Vous semblez être très bien organisés.
Elle semble fière, ce n’est pas grand-chose, surtout que nous avons des moyens assez importants au vue de l’innovation médicale que notre réussite représente.
-La survie de ces personnes est aussi importante pour votre travail ?
-Je ne connais pas toutes les spécificités techniques, donc je ne peux pas en parler en détail, ni ici. Mais oui, c’est important. »

Le silence tombe. Le soleil au zénith reste caché par d’épais nuage. L’absence de vent rend le climat lourd. Klein reprend sa position : adossée à la voiture et porte la bouteille a ses lèvres.
« Qu’est-ce que c’est ? Demandais-je.
-Ça ? Elle désigne la bouteille, j’acquiesce. C’est du jus de fruit. Parfait pour un petit déjeuner.
-Et vous dormiez avec votre manteau ?
-Cette fois seulement. Serais-tu curieux à mon sujet comme je le suis pour le tiens ? Elle se moque. »

Je ne peux pas parler de mon intérêt pour… Thomas, elle a 4 membres et c’est tout, laisse tomber.
« Je… demandes simplement, puisqu’il faisait déjà lourd hier. »
Elle cache un petit rire, comme si elle avait compris mon évasion verbale.
« Je suis contente du peu que j’ai vu. Tu es dur à approcher, mais tu n’es pas non plus complétement asocial.
- … est-ce un compliment ?
-En quelque sorte. »

Je ne sais pas quoi dire, ou faire. Je me gratte la tête pour creuser un peu.
« Pourquoi Skiellän ? Pourquoi avoir choisi un surnom pareil ? Ne pas choisir quelque chose de plus simple, des lettres et un numéro ?
-Mmmh... Je voulais un nom qui sort de l’ordinaire, unique mais qui me définit correctement. Enfin... je ne sais pas comment expliquer ça clairement. »

Elle prend un temps pour réfléchir :
« Et que signifie ce nom, pour toi ?
-Je crois que je ne suis pas prêt à parler de telles choses pour le moment.
-Aurais-je été trop rapide en préliminaires ? Je la regarde étrangement, simple plaisanterie…
-C’est assez dérangeant…
Elle avale une gorgée rapidement avant de ricaner, en tout cas j’aurai tout de même quelques choses à dire à mes collègues. »

Le sujet revient à mon but initial, je prends l’initiative de la discussion :
« En parlant de cela, savez-vous d’avance qui arrivera ?
-Mis à part les deux patients, il y a deux membres du personnel de l’hôpital. L’un d’eux est le médecin responsable depuis le début des patients, tandis que le second sera du personnel psychiatrique. Il s’agit de veiller à stabiliser et soigner si nécessaire, puis de veiller à un rétablissement de la psyché.
-A vous trois, vous voulez réparer le corps et l’esprit de deux personnes ?
-Un très long processus a été commencé et nous en sommes au début du dernier tiers. Sauf en cas de rechute brutale, d’un nouvel accident, il n’est pas nécessaire que nous soyons plus que trois.
-Comment comptez-vous procéder ?
Elle me sourit, nous ferons étape par étape bien sûr. Tout d’abord, installons-nous confortablement. »

Ses mots à peine prononcés, un grand véhicule entre dans la place. Un étrange mixte entre un camping-car et un camion, voire peut-être un bus.
Les vitres à l’avant sont assez étroites et sombres mais on peut apercevoir la silhouette de deux personnes. Le véhicule passe devant nous, une main salue à l’intérieur, et le monstre de métal se gare dans un grincement de frein.
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MessageSujet: Re: Encore un texte   Encore un texte Icon_minitimeMar 2 Juil - 19:27

Constance Klein reprend une gorgée de sa bouteille, la range rapidement dans sa voiture et se dirige vers le mastodonte, alors que moi, je reste planté là et Klein me fait un signe de la main pour que je suive son mouvement.

Nous nous arrêtons à deux mètres de l’engin, il n’y a plus d’activité à l’avant il me semble :
« Bel machine n’est-ce pas ?
-Je crois que c’est la première fois que je vois une chose pareille.
-Et donc ?
-C’est… impressionnant. »

La porte du copilote s’ouvre et une femme descend. Elle est assez grande, le visage neutre mais fatigué.
Encore une dame… les dieux me maudissent ?
En arrivant vers Klein, elle tend la main, un léger sourire de salutation :

« Directeur de la sécurité Klein, contente de vous voir ici.
-Moi de même, Madame d’Arexy. »

Un ton si respectueux ? Si…
« Et qui est votre ami ?
-Voici Thomas Claeys, notre Skiellän.
-Enchanté Madame.
-Appelez-moi donc Elisabeth. Le directeur Klein vous a-t-il informé de la durée probable de notre présence ?
-J’ai cru comprendre que ça prendrait du temps, j’imagine six mois.
-Le directeur n’a pas dû insister sur la lenteur du processus, nous espérons au minimum atteindre en six mois une légère autonomie.
Klein reprend vite, je n’ai pas informé avec précision la gravité des accidents, j’ai tout simplement dit qu’ils avaient été graves. »

Elisabeth d’Arexy nous regarde tour à tour, croise les bras avec un léger recul.
Étrangement son recul et son silence radouci les tensions. Cette femme sait s’imposer, à moins qu’elle ne le sache pas ? Peu probable…
Elisabeth s’adresse ensuite à moi :
« Pour plus d’éclaircissement, auriez-vous des questions ? »

Trois vinrent immédiatement à mon esprit :
« Oui, il y en a bien quelques-unes :
Qui êtes-vous ? Quel est votre travail ? Madame Klein m’a parlé d’un médecin et d’un psychiatre. Ensuite il y a toute cette histoire : pourquoi moi ? Je n’arrive pas à comprendre, même votre venue ici, chez moi est incompréhensible !
-Du calme Thomas.
-Madame Klein ?
Elle se veut rassurante, détends-toi. Nous travaillons depuis longtemps déjà si tout cela et tu viens seulement d’être incorporé dans le groupe. Le docteur d’Axery n’a simplement pas été informée de cet état des choses.
-En effet, je pensais que vous, Skiellän, aviez été retrouvé depuis quelques semaines déjà.
-C’est uniquement hier, dans la nuit, que j’ai pu confirmer l’adresse et j’y ai également appris que le véhicule était déjà parti.
-Nous sommes parties quelques heures seulement après vous, Klein. »

Les deux dames soupirent. Quelques secondes passent et le docteur revient sur mes questions :
« Je suis Elisabeth d’Axery, docteur psychiatre chargée des patientes, en ce moment présentes à l’arrière du véhicule. Je dois veiller à ce qu’elles se rétablissent, le mieux que je puisse espérer est le minimum de suivi psychologique pour la suite de leur vie. Il y a encore une personne qui doit se présenter à toi, je lui laisse le plaisir de le faire.
-J’aurai également deux mots à lui toucher.
-Directeur Klein, elle n’était pas sous votre responsabilité lors de votre départ.
« Elle » ? Encore une femme ?!
-Le directeur de l’hôpital lui-même m’a ordonné de veiller à la sécurité du projet, depuis le tout début.
-Et vous faîtes un travail remarquable. Personne n’a été blessé.
-Elle a pris des risques inutiles ! Nous ne pouvons pas tolérer des initiatives pareilles. »

Un bruit organique étrange interrompt la discussion. Klein se tient le ventre et le psychiatre souri :
« Les initiatives sont bien souvent bonnes à prendre. Allez, venez chère Directeur il est l’heure de manger. »

J’apparais comme un fantôme dans cette discussion, tantôt présent, tantôt absent.
Constance et Elisabeth me disent de revenir plus tard, le temps de se restaurer et se dirigent vers l’arrière de leur camion.

Je raconte à ma mère ce qu’il vient de se passer tout en prenant le déjeuner.
La situation l’amuse.
« Deux jeunes demoiselles et trois jeunes dames qui viennent demander du secours auprès d’un fringant et bel adolescent ! Soit tu es au Paradis, soit tu es en Enfers, petit coquin.
- Arrêtes s’il te plait. Tu verras : dans quelques jours à peine elles seront parties. Je n’ai pas ce qu’elles veulent.
-Si elles voulaient de l’argent, elles seraient parties voir leurs patrons, là elles sont venues pour toi, rien d’autre.
-Nous verrons bien… »

La suite continue sur les sujets aussi dérisoires que le monde, le pays, les informations, nos assiettes…

Je retourne quelques instants plus tard voir comment vont les arrivantes et savoir ce que « nous » allons faire par la suite.
Je commence tout juste à dépasser le mystérieux véhicule pour frapper aux portes arrières lorsqu’une porte s’ouvre derrière moi :
« Ne fais pas de bruit s’il te plait ! »
En me retournant à moitié je vois une nouvelle inconnue sortir du camion.
Elle a les cheveux châtains, mi long, un visage innocent et suppliant de l’écouter.

« Tu dois être Skiellän, moi c’est Sélène. »
Elle voit ma surprise, alors continue :
« Les quatre font un petit somme. La nuit a été quelque peu mouvementée.
-Je comprends. Peut-être dois-je repasser plus tard ?
-Pourrions-nous plutôt aller discuter ? Sur ta terrasse par exemple.
-Et bien... si vous y tenez. »

Sélène me suit jusque chez moi, je me dépêche de déplier deux chaises que j’installe autour de la table en plastique.
« Je te remercie. Les sièges du camion ne sont pas très confortables, cela fait du bien.
-Combien de temps avez-vous roulé ?
-Nous sommes parties vers 19h je crois, arrivée vers 11h30 ce matin. Mais j’ai pris mon temps sur la route : « rien ne sert de courir » dit le proverbe !
-Avec des heures pareilles, vous n’avez pas eu beaucoup de monde sur la route.
-En approchant de la ville ce matin il y a eu le premier bouchon. Cependant nous devrions parler d’autres choses, ne crois-tu pas ? »

Elle me sourit franchement.
Elle me paraît beaucoup trop gentille pour que cela puisse être vrai.
« Pour la présentation, je suis Thomas Claeys, le Skiellän, que vous cherchiez.
-Je t’ai déjà dit mon prénom : Sélène, je suis le médecin principal du projet. Je veille à la bonne santé de tout le monde, tout en faisant quelques opérations.
-Vous paraissez toutes tellement jeunes pour faire votre travail, c’est incroyable.
-Nous le sommes : je n’ai que 21 ans, Constance devrait avoir 22 ans dans quelques mois et Elisabeth a eu ses 25 ans, je crois, au début de l’année.
-Mais…ce n’est pas possible ! Vous êtes beaucoup trop jeunes.
-Nous avons de la chance. »

Elle sourit encore quelques secondes avant de prendre un air désolé :
« Cet hôpital a quelque chose de particulier. Après de nombreuses péripéties, nous avons toutes les trois étaient instruites là-bas. Les choses ne sont ni officielles, ni complétement légales de ce que j’ai pu comprendre. »

Une pause, elle reprend :
« Avec le temps gagné, nous pouvons tout de même être active et sauver des vies ! C’est le plus important, n’est-ce pas ? »
Elle finit en riant doucement.

« Si moi aussi j’ai bien compris le principal : je vais devoir vous aider pour soigner les deux… patientes ?
-Tout à fait ! Tu comprends vite. »
Elle se moque de moi ?
« La section psychiatrique a émise l’idée que les patientes probablement sévèrement traumatisée auront besoin d’un point de repère émotionnel pour se reconstruire. Tu me diras que l’idée ne change pas : auprès tout traumatisme il faut un soutient, mais là il s’agit de recommencer à vivre, après la mort, en essayant de garder la même personnalité qu’avant l’accident. »
Repère… traumatisme… reconstruction… Mort ?!
« J’ai peur d’avoir buté sur une expression « après la mort » vous avez dit ?
-Tu n’es vraiment au courant de rien alors ? C’est très étrange…
-Tout le monde dit ça dernièrement…
-Les deux ont eu des accidents très graves : l’une a percuté une voiture et l’autre a subi une chute de plusieurs étages. Les maintenir en vie n’a pas été chose facile ! J’ai même peur que leur cerveau soit endommagé…
-Cette histoire est complétement folle ! S’il y avait eu des accidents dans mon entourage, je l’aurai su. »

Pourquoi je me suis excité comme ça ? Elle n’a rien fait !
Énervée, elle se lève de sa chaise violemment, les mains sur la table et me gronde comme un enfant :
« Si cette histoire n’était qu’une plaisanterie, elle n’aurait pas coûté autan d’effort, de temps ! J’ai fait plus qu’œuvrer dans ce projet, je suis sa créatrice ! Rien que cette machine roulante a été faite pour ce type de projet, mon projet. Redescend sur Terre et ouvres les yeux. Ils disent que nous avons besoin de toi, alors remplie le rôle qu’il t’a été assigné pour aider à rétablir ses pauvres filles, même si elles te sont inconnues ! »

Son teint blanc innocent a fait place à une peau rouge en manque d’oxygène. Cependant après la tirade, elle écarquille les yeux choquée d’avoir explosé ainsi.
Sélène me quitte immédiatement sur un murmure d’excuse, pour rejoindre son véhicule et comme à faire les cent-pas pour se calmer, se frottant nerveusement le visage.

Voilà pourquoi je déteste les gens… Je ne sais pas comment je m’y prends, mais j’arrive tellement vite à me faire détester. Si je ne leur étais pas utile, Sélène le dirait à Arexy qui me ferait la peau la minute suivante sans aucun scrupule.
C’est de leur faute quand même ! Elles arrivent sans prévenir dans ma vie et je devrais tout savoir ?
Pourtant je m’en veux de lui avoir fait de la peine… Elle a dû mettre tellement d’effort, d’espoir dans ce projet…
Si je vais la voir, elle m’étripe, si je n’y vais pas les autres le feront…

Je regarde derrière moi, à la porte fenêtre ma mère à demi cachée derrière un rideau me fait un signe rapide : « Vas-y ! »
Je cogite encore une seconde et j’oublie mon débat interne pour descendre la voir.

A quelques mètres d’elle, Sélène s’arrête dans son va-et-vient, se tourne dans ma direction et tête basse joue avec ses mains :
« Je…
-Tu n’as pas à t’excuser ! »
J’ai parlé si fort et brusquement qu’elle a été surprise.
« Je me suis mal comporté avec toi, je t’ai fait de la peine… je n’aurai pas dû. Pour ça je m’excuse.
-Tu ne savais pas. Mis-à-part le quartier maintenant, peu de gens le savent. Même ceux avec qui j’ai l’habitude de travailler.
-Si vous réussissez, alors je serai le seul à faire un fan-club sur vous ! »

Ma plaisanterie toucha au but. Elle ricane, les larmes s’effaçant de son visage.
« Depuis que j’ai connaissance de ton pseudo, une question me trotte dans la tête, je peux te la poser ?
-Bien sûr, je vous en prie.
-Au lieu de t’appeler Skiellän, je dire « Sky » c’est plus court, plus … prononçable ? »
Je ne retiens pas mon rire. Elle se moque de moi encore ?
« Pourquoi pas ? J’ai tellement de dérivé maintenant.
-Ah ! C’est super ! J’avais peur de prononcer mal, ou d’oublier le nom. Cela sera plus simple maintenant. Merci, Sky ! »

Cette fille est amusante, je trouve. Elle passe d’un état à un autre assez rapidement. Je vais devoir rester concentrer pour la suivre !

« Nous pouvons encore discuter … si tu le veux bien.
-Il n’y a pas de soucis, et j’ai beaucoup à apprendre déjà !
-Ma condition ce sera un soda dans ce cas ! »
Je reste perplexe, elle rit à nouveau.
Si je garde mon air ahuri, elle va mimer sa façon de boire un verre ?
Je ne tente pas et la réinvite aussitôt à la table de la terrasse.
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MessageSujet: Re: Encore un texte   Encore un texte Icon_minitimeDim 7 Juil - 14:50

Je rentre chez moi rapidement, prendre un verre de soda pour Sélène. Ma mère m’appelle de l’autre côté de la maison :
« Alors ?
-Alors quoi ?
-Tu as bien fait d’aller la rejoindre ?
-Oui, merci. Tu as bien fait de m’aider un peu sur ce coup-là, je ne savais vraiment pas quoi faire. Maintenant ça va mieux, à mon grand soulagement.
-En plus, elle est jolie.
-Raah ! Arrêtes ça s’il te plait !
-Mais tu ne dis pas le contraire. Les trois jeunes femmes semblent intelligentes aussi.
-Maman !
-Tu as un nouveau harem mon fils, je suis fière de toi. »
Nous éclatons de rire.

Je sors vite servir Sélène. Elle attend patiemment et se tourne vers moi lorsque je pose le verre.
« Merci » dit-elle doucement, avec un mouvement de tête.
« Que fais-tu ici, pour t’occuper ?
-Je… ne fais que de l’ordinateur, ou presque.
-Pour combien de temps vas-tu faire cela ?
-Nous ne sommes qu’en mi-juin, je reprends mes études en septembre.
-Nous allons probablement nuire à ta tranquillité.
-J’ai donné mon accord. » Même si je suis plus forcé qu’autre chose…

Sélène prend une gorgée, puis grimace en avalant :
« Kof, c’est plus fort que dans mon souvenir. »
Elle s’explique :
« Sur mon lieu de travail, il n’y a pas de boissons gazeuses et comme je ne bois pas de café je n’ai accès qu’à de l’eau et des jus de fruit.
-Mais en dehors du travail ?
-Autant dire que je n’ai pas de vie en dehors du travail: je dors même surplace. »
Elle baisse la tête.
C’est une gêne ?
« Tu sais, moi c’est l’opposé: j’ai peut-être accès à des boissons, mais je ne fais rien. Je n’ai rien à faire, et comme je connais peu de monde je ne sors pas non plus, ou assez rarement. D’une certaine façon, je t’envie. »
Elle relève enfin la tête.
« D’ailleurs, il ne faut pas être embêtée pour ça : tu t’investies énormément dans le travail et tu m’as même dit que c’est très important. Peu de monde aurait fait ce que tu as fait. »

Elle rit à nouveau, tellement gênée qu’elle s’en gratte la tête.
« Je dois vraiment passer pour une gamine, excuse-moi. Se faire réconforter pas quelqu’un que je connais depuis seulement quelques minutes, c’est la honte ! Mais merci, Sky. Je devrai parler de choses moins « tristes ».
-C’est vrai que le soda est un sujet tragique. »

Un large sourire se cache derrière le verre de soda.
« Sais-tu ce qu’il va se passer, avec les patientes maintenant que vous êtes toutes présentes ?
-Je n’en ai pas la moindre idée. C’est Elisabeth qui est chargée de planifier ce genre de chose, je dois seulement me préoccuper de la santé de tous.
-Même la mienne ?
-De toutes les personnes qui peuvent influer sur le déroulement des choses, donc même de ta petite-amie si elle t’empêche de faire ta part de travail.
-… Je n’ai pas de petite-amie.
-Un garçon aussi sympathique que toi ? »

Maintenant c’est à mon tour d’être gêné…
La chance me salut d’un coup de vent lorsque Constance sort du camion. Nous regardons en silence Klein qui se dirige tout en baillant fort vers sa voiture, elle en ressort avec sa bouteille jaune. Du coin de l’œil elle nous voit et nous fait un signe avec sa bouteille. Puis elle retourne tranquillement à l’arrière du camion.
« Depuis combien de temps la connais-tu ?
-Le projet a commencé il y a trois ans, mais ce n’est qu’il y a seize mois que je la croise. La deuxième victime… je crois qu’elle la connaît. Parfois je l’ai surprise en train de lui parler auprès de son lit. Les rumeurs disent sur directeur Klein qu’elle est très sévère, dure avec le personnel, mais je l’ai toujours vu… disons : respectueuse des règles et des personnes. »

Les personnes dont elle s’occupe ne sont pas arrivées en même temps…
« Et pour Élisabeth ?
-Je la connais depuis plus longtemps. Elle remplit bien son rôle de psychiatre, son problème est simplement son temps d’adaptation aux problèmes. Pour elle, ce qu’elle sait d’une situation est connue par toutes les personnes de l’histoire, alors cela pose des problèmes quand une famille apprend de mauvaises nouvelles. Les aides-soignantes ou les infirmières se pressent de mettre au courant, avant que le Docteur d’Arexy ne le fasse.
-J’ai cru comprendre… Tout à l’heure il y a eu comme un semblant de dispute sur notre situation… la conclusion te désignait comme coupable d’ailleurs. »

Elle se gratte la tête et reprend une gorgée de soda :
« Oui, j’ai eu… une punition et un petit sermon. Je vais devoir payer la prochaine course.
-C’est « ça », la punition ? Payer quelque chose ?
-Et oui ! Je me méfie un peu, elles sont intelligentes. »

Elle lève le bras vers le camion, prend un air sérieux et parle d’une voix grave :
« Je les sens qui complotent à l’intérieur de ce camion ! »
Le bras se lève vers le ciel :
« Mais je ne suis pas seule dans cette lutte contre le Mal, le Vicieux, le Serpent, le Directeur et le Docteur ! Avec moi se tient mon stylo et le Ciel ! »
Nous explosons de rire pendant deux minutes, jusqu’à ce que je réalise :
« Le Ciel ?
-Oui, tu es avec moi Sky.
-…J’ai rien signé moi…
-Tu va me laisser toutes seules contre les deux-là ? Mais elles sont plus âgées que moi en plus… »

Elle me fait le coup des yeux de chaton exploré. J’essaie de ne pas regarder, mais elle commence même à gémir un peu avec des larmes aux coins des yeux. Je cède…
« Bon d’accord, arrêtes !
-Tu es avec moi ?
-Oui !
-Vrai de vrai ?
-Oui !!! »

Elle saute de joie, les bras en l’air.
« Yeah ! T’es vraiment sympa… »
On dirait une enfant…
« Ça mérite bien un petit verre de soda ! »
Elle me tend déjà le verre vide.

Je fais un aller-retour jusqu’au frigo pour faire le plein avec une unique pensée :
J’espère avoir choisi le bon camp !
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