Bienvenu

version 2:
Je dérivais dans les ténèbres, depuis combien de temps ? Je l'ignore. Je ne me souvenais que d'une maison en feu, d'un rire qui résonnait dans ma tête, puis de moi qui m'enfonçais dans le noir.
Après.. des heures, des jours ou des semaines sans rien.. Je commençais à avoir froid. Tout restait vide. Quel étrange monde. Plus tard, des sortes de grésillements me parvinrent à intervalle régulier. Comme si quelque chose venait à moi. Le bruitage devint bruit, puis murmure:
"Umbriellan..." Quel mot étrange. Aurait-il une signification ? Le mot se répéta plus fort.

Je crois que je le connais... Une lueur apparut au loin mais je n'y ai pas prêté attention. Je me répétais alors ce mot...
Il a bien un sens, je l'ai sur le bout de la langue... La lueur, point jaune, se transmuta en lueur rouge.

Je me sentais proche de découvrir ou redécouvrir ce mot, des nouveaux points sont apparus, blancs.
J'étais recroquevillé, pensif, les ténèbres avaient changé mais je n'avais rien remarqué. Le noir passait au bleu petit à petit. Au loin, la lueur rouge augmentait en taille.

Je cherchais un lien logique entre mon souvenir et ce mot.. peut-être que ce mot était un nom ?
Le point rouge tripla de volume. Oui.. ça doit être un nom.

"Umbriellan" La voix ne murmurait plus.. Et.. cette voix, elle doit s'adresser à moi, donc..
Le rouge au loin changeait de forme, se transforma en un souffle, rouge comme le feu.
Je suis Umbriellan !
Un hurlement retenti, assourdissant, non-humain. Umbriellan paralysé, voyait la boule de feu foncer sur lui.
L'univers changea également, la nuit céda la place au crépuscule. La terre, noir et lisse, apparut sous mes pieds.

Je mis mes bras en croix devant moi, dans un espoir de protection. J'ai fermé les yeux.. le cris approchait.

Rien ?

j'osais rouvrir les yeux. Je ne suis que moi, un nom et devant moi: une chose.. faite de flamme, un visage.
Qui es-tu ?
-Je suis ton maître.
-Chose, dis moi pourquoi je devrais t'obéir.

Les flammes semblèrent plisser les yeux et s'avança. Je mis une main devant moi comme pour la stopper. Étrangement ça avait l'air de marcher. L'être s’énerva et sembler forcer contre un mur invisible.
Il ouvre une bouche et hurle.. c'était insupportable. Au fond de sa gueule.. des visages.. mais voilà qu'il se décomposait en fines particules qui filaient comme des étoiles. Une forte chaleur se dégagea, il avançait finalement et ma main se décomposa.. puis mon bras. C'était comme une intense brûle..

"Umbriellan ?!"

***


Version 1:
Il faisait froid... noir aussi. Terriblement noir.
Depuis combien de temps, étais-je là ? Je ne sais pas. Je.. crois me souvenir que j'étais parti en forêt. Une maison était en feu. A qui était-elle ? Pourquoi j'allais droit dans le noir ? ... Est-ce mon passé ?

Umbriellan...

Un son, ici ? Qui murmure ?

Umbriellan ?

C'était plus proche ce coup-ci. Je n'arrive pas à bouger, ça m'énerve. Une lueur apparait au loin. Elle est jaune, puis rouge.. c'est comme si un vent, visible, s'approchait.
La lumière s'approche.. vite. Serait-elle la voix ? En tout cas, la voilà qui arrive.

C'est un souffle ! C'est du feu ! Il faut que je bouge. Je n'arrive à rien.. Les flammes.. elles sont, comme.. comme vivantes..
A moi.. tu es a moi..
Une bouche c'est formée ! Le, le souffle, il est gigantesque !
A moi !!!! Tu m'appartient !!!
Son cri me perse les tympans.. Il va m'avaler. Dans sa gueule... des visages.. des centaines de visage !

Umbriellan ?!

***

Après plusieurs appels la jeune Pivoines réussit à avoir une réaction de son patient. Il avait ouvert les yeux, bon signe, très bon signe.
"Umbriellan. Contente de te revoir parmi nous."

Il essaya de parler, mais ses lèvres bleues ne donnaient que des bruitages.
"Chuuuut. Ne t'en fait pas. C'est normal. Le venin de ta morsure est tellement présent dans ton organisme, j'ai du baisser magiquement ta température. De beaucoup..."

Fauvve arriva quelques pas derrière, grimaça.
Sa sœur et elle avaient trouvé leur oncle, adossé à un tronc d'arbre près d'une rivière au fin fond d'une foret inconnue. Cet oncle était à deux pas de la mort, blanc comme la neige avec au cou tout un feuillage où des insectes avaient trouvé domicile.
Le campement improvisé était "vieux" pour une forêt. La trace d'un feu montrait une inactivité de quelques jours.
Merde... Elles étaient parties à sa recherche depuis 4 jours. Cela ferait donc 3 jours qu'il était là, ou un peu moins. On a prit trop de temps.

"Pivoines, je peux te laisser ici ? J'aime pas trop ça, mais si ça fait des jours qu'il est là, tu n'auras pas de problème.
-Où vas-tu ? répondis la plus jeune, sans quitter des yeux l'homme.
-Vite chercher des secours ! On va pas réussir à le ramener à 2 dans cet état.
-J'ai besoin de toi.
-Je serais rapide, comme le vent."

Fauvve partit en courant. Elle se retenait, elle ne voulait pas pleurer. Pas devant Pivoines, pas devant Umbi. De blanc, il était passé à bleu.. quelle torture ! Même si elle ne voulait pas d'un mort dans sa famille.

Le lendemain, à l'entrée du manoir Avery une jeune personne est arrivée depuis plus d'une dizaine de minutes, mais depuis elle était restée immobile. Un garde quitta finalement son poste pour aller lui parler.

"Petite, tu ne peux pas rester là comme ça. Tu veux entrer, ou tu ne fais que passer ?
-J'hésite... il y a des personnes fortes à l'intérieur ?
-Ah ça pour être fortes elles le sont !"

La jeune se remit dans ses pensées. Le silence commença à être gênant et le garde allait perdre patience.

"Je pourrais attendre à l'intérieur ?
-Ben.. euh oui. Je vais vous accompagner."

Le garde la laissa à l'intérieur sur une chaise après lui avoir demandé si elle avait besoin de quoique ce soit.
Attendant presque sans bouger, elle se remit à ressasser ses souvenirs.
Elle se rappelait qu'un certain jour elle c'était réveillée au milieu d'une plaine couverte de fleures rouges sanguines. Ce jour là elle se sentait en paix, joyeuse, elle avait bien dormi, le Soleil de l'après-midi la chauffait.
Elle plissa le front quand au rappel d'autres moments: l'épisode où les flammes ravageaient les habitations et la fumée noire étouffait ou encore l'autre avec ses traces de sangs incroyables, ses hurlements et ses corps mutilés.

Le passé de la petite est très noir, formant une sorte d'aura lugubre autour d'elle. Les mages le ressentent et la font toujours exclure des villes et villages.

Convenablement habillé, Chidoris descendit au rez-de-chaussé pour connaitre les dernières nouvelles auprès du personnel à l'entrée. Il passe un coup d’œil rapide à la pièce: chacun vaque à ses occupations, cachée dans l'ombre il voit une une jeune fille habillée de rouge. Il continu tout de même son chemin et commence une discussion avec un membre de l'accueil:

"Ah bonjour Monsieur. Que puis-je faire pour vous ?
-J'aimerais connaitre les nouveautés, en dehors des affaires habituelles bien entendu.
-Oui oui, bien sûr. Je connais vos désirs d'inédit. Cependant, il n'y a rien, aucun évènement particulier ne s'est déroulé.
-Pas de nouvelles des équipes de recherche donc. Dommage. Pour la petite au coin là-bas, vous savez quelque chose ?
-Où ça ? Ah oui, elle. Un garde de la porte l'a fait rentrer, pour le reste je n'en sais rien.
-Je vais m'occuper d'elle. Si vous voyez mademoiselle Sayadina retenait la avec tous vos livres de passage.
-Très bien monsieur."

Chidoris s'approcha de l'inconnue, mais à mi-chemin il commença à avoir une impression désagréable. Ses sens magiques lui disaient de faire attention, un danger était proche. Il ne pouvait s'agir que de l'inconnue, pourtant il reconnaissait cette sensation, il l'avait ressenti avant avec quelqu'un d'autre.
Mieux vaux rester sur ses gardes, pensa-t-il en approchant sa main du couteau à sa ceinture.
Chidoris continua son approche et commença à lui parler d'un ton sévère:
"Qui êtes-vous ?"

La fille ne réagissait pas, il répéta la question. Elle due prendre conscience qu'on lui parlait alors elle leva la tête. Le maitre de guilde montra quelques instants une certaine surprise à la vue de larme.
"Qu'avez-vous dit ?
-Je vous ai demandé de vous identifier.
-J'ai perdu mon nom à ma naissance et mon prénom.. il n'a pas arrêté de changer.
Chidoris s’accroupit devant la petite, enfant abandonnée ?
-Orpheline, monsieur.
-Que vient faire une jeune orpheline ici ?
-J'attends.
-Tu es là pour une personne en particulier ?
-Juste que la vie passe, je pourrais attendre plus loin, mais je ne peux pas.
-Comment cela ?
-Je suis bannie de la ville et il y a des animaux carnivores sur l'île.
-Comment ?! Bannie de la ville ! Es-tu dans une guilde ou un clan ?
-Non, monsieur.
-Expliques toi tout de suite ou pars.
Une nouvelle larme coula sur la joue, je vous en pris monsieur ! J'aimerais rester. On m'a dit qu'il y a des personnes très fortes ici. Tout le monde dit que j'attire le malheur.
-Le malheur ?"

La porte d'entrée s'ouvrit avec fracas.
"Faîtes place !"
Un cheval arriva au galop, la cavalière, Fauvve, se mit sur le côté "Faîtes place un autre arrive !"
Un cheval de trait suivit effectivement, avec une charrette bien malmenée. A l'intérieur sur un tas de foin Pivoines lança à son tour "Qu'on amène des médecins, on a un blessé grave !"

Chidoris en état d'alerte c'est relevé et commençait à courir vers la charrette. Il s'arrêta tout de même pour jeter un coup d’œil à la fille en rouge: elle s'était recroquevillée, cachant son visage dans ses genoux.
Le maitre chercha rapidement un membre de la guilde, pointa le doigt vers un garde "Vous! Escortez cette fille en rouge dans mes appartements puis retournez à votre poste, pressez vous !"
Il parvient ensuite à la charrette. Allongé sur le dos, Umbriellan transpirait et inspirait fort. Pivoines assise à ses côtés lui murmurait de se calmer, de se taire en effet le malade s'agitait.
Chidoris demanda à Pivoines ce qu'il pouvait bien tenter de dire, elle lui répondit:
"Je ne sais pas, c'est depuis plus d'une quinzaine de minutes qu'il est devenu incohérent ! Il parle d'une Almeisan et d'un monstre. Je ne comprends rien.
-Tu vas rester avec lui quand les médecins vont arriver. Tu leur expliqueras tout se qu'il a.
-D'accord."

Sur ces mots une groupe d'hommes et de femmes ouvrir une porte et coururent vers le blessé. Chidoris recula pour les laisser passer.

Les médecins, avec Pivoines, ne mirent que quelques secondes pour transporter Umbriellan dans un couloir et disparaitre.
Fauvve descendit de cheval et alla voir Chidoris.

"Je suis désolée, nous ne l'avons pas trouvé plus tôt. Cet imbécile marche vite !
-Où était-il ?
-Vous savez, pratiquement au centre de cette géante forêt au milieu de l'île !
-Cela rajoute un mystère de plus sur son cas.
-Tu en fais une liste ? Moi je ne compte plus.
-Tu penses qu'il s'en sortira, tout de même ?
-On l'a trouvé comme mort près d'une rivière. Il y avait fait un campement de fortune et il avait également une sorte de pansement. Si la blessure c'est infectée, il n'a aucune chance, au mieux il faudra lui couper le bras.
-Pour être aussi mal en point, il a été attaqué par qui ou quoi ?
-Pivoines pense à une morsure de Goulach, leur venin brûle la peau et si en trop grande quantité il reste dans le sang alors la victime.. peu devenir.. folle.
-Tu devrais aller te reposer, va confier les chevaux à l'écurie mais il faudra aller les rendre, si tu les as volé. Va voir Takuya quand tu te sentiras mieux, mais pas avant de dormir un peu.
-Oui m'sieur ! Mais avant, pour rajouter à ta collection d'histoire bizarre: ceux sont des loups qui nous ont guidé vers tonton Umbi."

Chidoris n'a pu dire quoique ce soit, elle était déjà partie.
Pensant que tout ici aller se régler sans avoir besoin de son aide, il remonta dans ces appartements. Il y avait une histoire particulière qu'il devait régler là-bas.


Elle ne se souvenait plus du chemin qu'elle avait emprunté pour monter jusqu'ici. Le garde l'avait laisser seule et c'était finalement décider de partir: à peine arriver un problème la suivait.
Les images d'horreurs et d’effrois défilaient dans sa tête. Cachée sous une bibliothèque, elle attendait que le temps passe.
Quelqu'un ouvrit une porte...

Fouillant toute la salle du regard Chidoris se mit à appeler la jeune fille qu'il savait se cacher dans la salle. Il se sentait obligé de faire certaines choses assez importante, mais il devait premièrement se charger de la fille en rouge.

Un rideau se plia et laissa passer la jeunette qui était cachée entre des piles de livres bien mal rangés.
"Maintenant tu vas tout me raconter en détail. Assis-toi là."

Elle s'approcha de la chaise indiquée, en se frottant les yeux pour sécher les larmes. Chidoris s'installa dans son fauteuil.
"Tout d'abord commence par te présenter: nom, âge, lieu de naissance.
-Entendu. Je suis née il y a 10 printemps sur l'île de Ron, la plus à l'Est de toutes les îles découvertes pour l'instant. On... je m'appelle Lycoris."

Sans interruption, pendant des heures, Lycoris raconta son histoire et combla les questions que Chidoris avaient.
Apparue durant un évènement tragique sur l'île de Ron, elle était orpheline ou une offrande à un feu dévastateur lorsqu'elle a été sauvée.