Il se dépêcha, il marchait très vite. Chaque personne qu'il croisait risquait de le reconnaître, le danger augmentait à chaque instant: «Vite, l'ennemi est là. Il épie mes gestes. Mais ils ne savent pas qui je suis, pas encore. Fichu religieux, j'aurais du le tuer... il me reconnaîtra lui.. et tout sera perdu. Encore quelques couloirs. J'espère qu'il n'y aura rien.»
Il pressa encore le pas, sa robe le gênait, mais son armure devait rester cachée. Le dernier couloir s'ouvrait à lui, il continua de marcher plus lentement cependant, les vitre permettaient de voir le vaisseau: «Voilà la dernière ligne droite»
Il déclencha une lame rétractable de son avant bras droit, ouvrit la porte, pénétra avec attention dans le vaisseau...
«Surprise !»
L'homme s'arrêta nette. Une jeune femme se tenait devant lui, un petit sourire rempli de charme. Elle était assise sur le siège du copilote: deux corps à des pieds.. des soldats impériaux.
L'homme se détendit quelque peu, mais restait méfiant: qui était-elle ? L'aurait-elle aidé ? Ne le voyant pas bouger elle prit la parole:
«Je suis soldat des Kritors et je...» elle ne put finir sa phrase, dès que l'homme entendit ces brefs mots, il se dirigea vers les commandes du vaisseau s'installa et programma les réacteurs pour la future trajectoire.
«Vous auriez put me laisser finir !
-Vous êtes des Kritors, moi aussi. Cela me paraît suffisant comme preuve pour vous hisser au rang d'alliée. Surtout que nous allons bientôt avoir de la visite, il serait temps dit aller. Sauf si vous avez une mission ici qui vient d'échouer car les caméras vous on vu venir ici. Est-ce le cas ?
-Non, mais...
-Bien, allons-y !»
Le vaisseau s'envola de l'air d'atterrissage, avec un commandant, une inconnue et deux cadavres à sont bord. Il survola rapidement la cité principale et parti d'un
saut d'hyperespace dans le sombre et froid de vide intersidérale. Là la jeune femme repris la parole pour briser le silence stellaire qui régnait:
«Vous êtes toujours comme ça ?
-Cela dépend des personnes et des événements. Que savaient vous sur moi ?
-Presque rien, j'ai vu votre tenue de combat et j'ai compris votre provenance.
-C'est tout ? Mais il doit bien y avoir une raison pour laquelle vous étiez sur cette planète, non ?
-J'y étais car on m'avait dit que j'y trouverais un certain «Commandant», je n'ai jamais sut son nom, mais il connait beaucoup de chose sur moi. Je voulais donc le rencontrer. Cette personne, c'est vous ?
-Je suis effectivement un commandant, le regard de la fille s'illumina, mais je ne sais rien sur vous. Enfin jusqu'à ce que vous m'en disiez plus.
-Oui c'est normal, que suis-je bête ! Je m'appelle Etain, j'ai été élevée sur une planète indépendante, Alnya. Selon mes parents des hommes en armure, blanche pour la plupart, m'ont déposé là-bas et leur chef était appelé «Commandant», et enfin je sais que je suis née sur une planète nommée Kritor, ainsi que ces soldats. Et puisque je suis quelque peu dans les forces militaires, je me suis présentée ainsi, désolée. D'après ce que j'ai pu voir vous avez la même armure que ces étranges soldats et donc vous devez être comme eux.
-Vous avez l'œil, personne ne l'a remarqué quand j'étais là-bas. Pour votre problème, je ne peux pas vous aider, mais mes hommes devraient pouvoir répondre à certaines de vos questions, le regard de la fille perdit d'intensité. Voulez-vous rester avec moi pour voir ma planète, cela vous aidera peut-être ?
-Bien sur ! Je suis toujours prête pour l'aventure, et si cela m'aide, c'est encore plus excitant !
Le commandant sourit, je m'appelle Keller. Enchanté de vous rencontrer Etain.
-Vous pouvez me tutoyer Keller.
-Très bien. Il serait peut-être temps de nous débarrasser de ça, il désigna les corps. Au fait pourquoi tu les a tué ?
-Ils sont entrés dans le vaisseau puis ont commencé à fouiller, ensuite ils ont tenté de voler des informations sur le vaisseau avec leur ordinateur, tu vois on remarque bien les files qui pendent juste ici.
-C'était très gentil de ta part, merci. Je pourrais savoir ton âge ?
-J'ai dans les environs de 16 ans sur Alnya, mais je ne connais pas l'équivalent sur l'échelle galactique.
-Tu es bien jeune pour tuer avec autan d'aisance, il n'y a pas de casse, juste eux..
-Tu trouve, elle rit. Où les mettons-nous ?
-J'ai une petite pièce qui sert de dépôt, on va les mettre dedans jusqu'à notre arrivé.»
Après quelques instants, tout était rangé, pas la moindre trace de bataille, pas un boulon dévissé, mais des câbles pendaient. Keller ouvrit un tiroir et y sortit son casque, en le mettant il regarda la jeune femme qui regardait les commandes de l'appareil. Il trouva que la jeune fille pourrait bien être des Kritors, ses yeux étaient gris-métal, ses cheveux mi-longs lisses et souples étaient brun avec un mystérieux reflet gris, le même que celui des yeux. Pour les habits, Etain ne portait que des vêtements civils, ceux que l'on trouve dans le premier marché venu, mais aucune arme n'était visible: «Ce pourrait-il qu'elle les ai tué à main nue ?». Keller commençait enfin à s'intéresser à elle. Plus il pensait à son histoire, plus le mystère s épaississait et les questions venaient de plus en plus, tel des corps célestes formant une accrétion, quel en sera le résultat ? Il se dit qu'il le saura tôt ou tard. Il se mit à son siège, activa un programme qui s'éclaira aux commandes du copilote:
«Arrives-tu à lire ça ?
-Et bien.. «Programme d'instruction» c'est bien ça ?
-C'est exacte, utilise le, j'ai l'impression que ce vaisseau t'intéresse.
-C'est pour le piloter ? Il acquiesça, oh merci Keller, c'est très gentil !
-Je suis content que ça te plaise. Je vais me reposer, ne me dérange pas, s'il te plait.
-D'accord, repose toi bien.»
Elle sourit beaucoup cette fille,
comme Jusika.. Elle lui ressemble d'ailleurs...serait-ce un modèle
différent ? Bah on verra ça en rentrant..
Le commandant croisa les bras, cessa de penser et ferma les yeux. La fatigue le prit, il est à bout depuis qu'il n'a pas dormis, soit plus d'une semaine galactique. Mais enfin il trouva la paix, une paix éphémère certes, mais mieux vaut celle-ci plutôt que celle qui dure à tout jamais. Emporté, bercé par le ronronnement des moteurs et par sa respiration, il se sentait en sécurité. Les vagues de son esprit amenèrent sa conscience sur les rivages du passé et il revit alors quelques une des scènes de sa vie. Parmi ces scènes il y figure sa rencontre avec la femme de ses désires:
Il faisait nuit, la cité était éclairée par de doux feux placés sur les murs. La lune bleue rayonnée, berçant la planète avec une douceur quasi-mystique. Le commandant marchait dans les couloirs, il voulait voir ce qu'il se produisait dans le quartier des communications: une femme serait venue pour prétendre être une alliée d'un membre important de l'alliance de la cité. Toujours intéressé par les réunions quelle qu'elles soient, Keller voulait y assister et c'est ainsi que la célèbre armure de Kritor était en mouvement en pleine nuit dans les couloirs paisibles. Après avoir traversé les logements et être monté au dixième étage, il vit une personne, seule, vêtue de couleurs sombres, portant une cape mince à capuchon. Il s'en approcha doucement, toujours aux aguets:
«La réunion est-elle terminée ?
-Je ne crains qu'elle n'ait pu commencer par mon annonce et mon arrivée tardives. Les personnalités importantes de ces lieux n'ont pas toutes daigné venir. La réunion est donc repoussée.
-Voilà qui est bien dommage. Mais pourrais-je vous parler pour en savoir plus sur vous ?
-Pour pouvoir faire connaissance et parler de choses importantes ou non, il faudrait d'abord que nous nous présentions mutuellement non ?
-Vous avez tout à fait raison. Je me présente, Keller, le conseillé de cette cité et de son alliance.
-Votre dirigeant m'a parlé de vous, vous n'êtes pas conseillé comme vous le prétendez mais plutôt l'un des fondateurs de cette cité, ne vous cachez pas. Je suis l'impératrice Ma_Zo.»
Elle allait se tourner vers Keller, mais le rêve se brouilla. Il reprit conscience quelques instants et se rendormit en regardant discrètement la jeune Etain étudier. La brume se dispersa, un autre décor bercé par une même lumière lunaire se forma. Entourée par la nature l'Impératrice voyez s'approcher un homme. Ma_Zo était debout, une main sur un tronc, l'autre marchait avec une droiture militaire son regard était d'une douceur que lui même n'aurait jamais cru avoir. De loin, la femme ne paraissait être qu'une simple ombre dans la nuit et Keller sentait le regard de cette ombre, un regard lourd, perçant et pénétrant, un regard pourtant réconfortant. En se rapprochant, il distingua ses habits, au dessus un manteau aussi sombre que léger, l'intérieur de celui-ci avait une couleur de sang, était-ce la peau d'un quelque étrange animal ? En dessous une robe ténébreuse se dévoilait légèrement. Les habits étaient lisses, ils concédaient aux formes les plus simples d'apparaître sans rendre la femme vulgaire, mais attirante. L'ombre charmante avait son capuchon baissé, les cheveux lisses se dévoilaient ainsi qu'un front doux et un nez posé sur le col de manteau, les yeux étaient cachés par des mèches rebelles et sauvages. Le soldat s'arrêta à trois pas d'elle, il n'avait pas son casque et il souriait. Son visage était durcit par le temps, il n'avait pas de balafre de guerre mais sa légère maigreur montrait des temps difficiles.
« Commandant,je suis ravie de vous revoir.
Il fit une révérence, c'est réciproque Impératrice.
-Ne m'appelez pas comme cela je vous pris, nous sommes entre nous.
-Vous avez sas doute raison mais ma formation empêche ce genre d'écart. Je vous appellerais alors Demoiselle si cela ne gêne pas ou moins.
-Cela me dérange toujours Keller. Venez par ici, j'ai trouvé un lieu plaisant pour parler. Et encore une fois je tenterais de vous faire oublier votre formation et votre empire.
-Ne pensez pas à moi ainsi, n'oublions pas ce que nous sommes. Notre titre est plus important que notre personne, il suivit l'ombre dans les profondeurs forestières.
-Je ne pense pas comme cela, vous le savez. Notre titre n'est pas aussi important que
nous car le titre ne serait pas à nous si nous n'existions pas et nous devons continuer de vivre tout en faisant avancer notre empire en parallèle. Nous sommes arrivés, comment trouvez-vous le lieu ? Je veux vos impressions, pas votre analyse. »