Il pleuvait ce jour là, mais je ne me pressais pas. J'étais plutôt ravie, en fait, de cette pluie si rafraîchissante qui semblait me laver de cet atroce atmosphère. Le climat des salles blanches ne m'avait jamais autan insupporté auparavant. Est-cela ce que ressente les familles des patients ?
Bref, deux semaines sans quitter le travail ou le chevet de son eFille, sans retourner chez soit, ni même trouver le temps de faire passer un message à la maison.. Je suis une ePouse vraiment déplorable.
J'arrivais enfin à la maison, rien avait changé. J'allais voir s'il y avait du courrier, par habitude, mais avant d'ouvrir la boite aux lettres, je vis Avaritia, mon ePoux, si adorable, qui riait et semblait travailler avec notre eFils Piew. Nous avons vraiment bien fait d'installer cette véranda, d'ici, même sous la pluie, la maison semble si chaleureuse.
« J'ai hâte de rentrer, d'abord le courrier » je me disais.
Je m'étonnais à retrouver une enveloppe blanche à l'intérieur de la boite. Je la pris et la retournais pour voir à qui elle était destinée ou d'où elle avait été envoyée: il n'y avait qu'un mot, un nom, le mien.
Curieuse, j'ouvris l'enveloppe malgré la pluie, devenue bruine depuis peu, et je n'y ai trouvé qu'un autre papier blanc, plié en deux. Je l'ai immédiatement retiré et lu, sentant qu'une chose importante y était inscrite. Je disais, toujours à moi-même: « peut-être que c'est un nouveau gage de l'amour de Avaritia. Il m'a déjà offert des choses par ce moyen. Il me connaît trop bien ».
C'était dans une humeur amusée, rassurée que j'ai lu le papier. « Non, non ce n'est pas possible.. », j'ai relu la lettre une, quatre, dix fois jusqu'à que je m'aperçoives que les larmes m'étaient montées aux yeux. J'ai lâché lettre et enveloppe, couru à la maison et sauté dans les bras de Avaritia visiblement surpris de me voir arriver de cette façon:
« Dis moi que ce n'est pas vrai ! Oui, pas vrai, juste une plaisanterie, très mauvaise, mais une plaisanterie. » Je devais faire pitié à voir, collée contre sa poitrine, à sangloter.
Je ne me souviens pas vraiment de la suite tout est encore trop floue, embué. Je sais juste que Avaritia m'avait dit que c'était la réalité, que je suis partie de la maison sur le champs en récupérant la lettre dans l'herbe mouillée. Marchant sans but, j'ai atteint un bar où l'on me connaissait bien. Ma tête à surpris le barman, qui m'avait toujours vu souriante. Il m'a dit:
« Ce sera comme d'habitude Jusi ?
Non pas aujourd'hui, servez moi juste le degré au dessus.
Tu dois vraiment pas être bien toi. C'est d'accord. »
Il sorti un petit verre, comme ceux pour les très gros alcools et versa un liquide à la couleur chaude. Après me l'avoir servi, j'ai reniflé l'odeur du liquide et c'est à partir de là que j'ai divagué, commençant tout d'abord à expliquer ce qui m'arrivait avec mon ePoux, puis racontant mes problèmes à qui voulaient l'entendre, ou même à personne je crois.
Des heures plus tard, je finissais à peine de décrire les bras de mon tendre et aimé quand des membres de mon régiment arrivèrent. Étonnés de me voir dans un état second ils demandèrent:
« Patron, elle a pris combien de verre ?
Il pointa celui sur l'accoudoir, c'est le premier. »
Sans laisser le temps à quiconque de réagir je pris mon verre violemment, renversant quelques gouttes, je l'ai levé, d'autres gouttes sautèrent et braillais:
« Gloire au roi de mon cœur et une pour la reine ! » J'ai bu le doigt qui restait dans le verre avec la même solennité et à peine avalé je m'écroulais raide au sol sur le dos. Toutes les personnes présentes dans le bar pouffèrent de rire. Deux minutes après, le chef du groupe choisi un membre du régiment comme « désigné volontaire » pour me porter jusqu'aux dortoirs des femmes à la base à quelques kilomètres de là.
Sur l'accoudoir du bar restait plus qu'un morceau de papier m'appartenant. Il n'était pas totalement déplié mais une phrase pouvait être lu malgré les gouttes d'eau:
« Je nous considère comme eDivorcé à partir d'aujourd'hui »