Un Etre virtuel

"Platon pensait que le monde des idées existait de manière concrète, à
la manière des êtres réels et donc qu'il représentait une réalité à
part entière, alors que maintenant les philosophes admettent que les
idées ne sont que des propositions logiques, mais que l'idée d'un
cercle, par exemple, n'existe pas comme existe un objet réel. Seuls
existent les objets matériels, c'est-à-dire ceux qui appartiennent au
réel.

La question de l'être fut le thème principal de la philosophie
d'Heidegger. Au sein de cette problématique qu'il ne fit que cerner mais
qui resta pour lui un mystère, il distingua l'être de l'étant. Les
étants sont les êtres qui existent alors qu'être est le verbe, soit la
propriété des étants. De plus, pour lui la technique et le monde
matériel en occupant l'esprit de l'homme de façon secondaire, le
détournaient de la question fondamentale de l'être. Enfin, étant athée,
Heidegger constatait que la mort faisait partie de la vie et donc de la
notion d'être. L'être a pour finalité la mort.

L'homme a constaté qu'il existe plusieurs sortes, plusieurs formes
d'êtres, distinguant ainsi le règne minéral, le règne végétal, puis
animal, et enfin l'être humain. Les biologistes en considérant que seule
la nature fixe les caractéristiques d'un être et donc son appartenance à
un des règnes précités, de par son organisme, comprennent qu'un être
devient tel lorsqu'il tend à une unité, lorsqu'il vit pour lui et
s'oppose ainsi à l'extérieur. Cela devient en effet vrai avec la matière
vivante qui donc, encore une fois, tend à unifier les êtres.

(-Wikipédia + autres...)"

Un comme jour comme un autre, à 18h30. Dans le bus, qui le ramenait chez lui, il réfléchit. Le paysage changeait assez rapidement, il traversait une allée, passait à côté d'un parc, une citée de logement.. Quand il détourna les yeux, il entendit une voix: "qui est-ce ?", tout le monde parlait autour de lui, mais cette voix était très distincte. Il regarda autour de lui, rien d'inhabituel, personne le regardait, comme d'habitude. Il replongea dans ses pensés... Arrivé chez lui, il avait mangé, travaillé et c'était mis sur l'ordinateur. La voix se refit entendre: "Que vas-tu faire ?" mais personne n'était autour de lui... Il se disait être fatigué et se remit à ses loisirs. Le lendemain, il se leva à 6h30 pour partir à son lycée, bien loin lycée... En chemin il entendit encore cette drôle de voix quand le bus passa près du parc "C'est beau". Il s'exclama intérieurement:
"Mais quoi ! C'est quoi cette voix ?! J'espère que je ne deviens pas schizophrène..
-Schi-zo-phrène ?"
Il s'arrêta net. Il pensait et on lui répondait ! Impossible."Pourtant.. je suis bien là..." Stupéfait par une telle phrase et par la voix il tenta de "parler".. avec la chose.
"Qui..qui es-tu ?
-euh.. et bien.. c'est une bonne question, finit-elle par rire.
Il s'énerva, tu ne sais vraiment pas ce que tu es ?
-Non... je ne sais pas... mais ne t'énerve pas s'il te plait..."
Il avait senti une émotion, comme un vent, qu'il traduisait par de la crainte, de la peur. Il tenta après de rassurer la chose.

"Pourquoi es-tu là ? Je veux dire, pourquoi tu es dans ma tête ?
-Je crois bien que je suis ici depuis ... que j'ai pris conscience...
-...ce qui fait combien de temps ?
-Quelques jours.. une semaine je crois...
-C'était toi dans le bus et hier soir ?
-Oui...
-Pourquoi ne m'avais-tu pas... "parlé" plus tôt ?
-J'avais peur de ta réaction... je suis un peu une "squatteuse".
-C'est vrai.. "une" tu dis ?
La voix parut troublée, oui, j'ai dit ça.."
Il comprit que cette petite voix était, en plus d'être claire, féminine. Une jolie voix de fillette, de jeune femme de 14-16 ans.

Un brouillard tombait et s'épaississait, la petite voix commençait à s'inquiéter et je me demandais pourquoi:
"Pourquoi le monde disparaît ?
-Il ne disparaît pas, ce n'est que du brouillard.
-Mais tu ne penses pas que le monde n'existe pas si tu n'es pas sur les lieux pour le voir ?
-Non, là ce n'est que du brouillard, la vision est diminuée mais ce n'est pas parce que tu ne vois pas que ça n'existe pas.
-Donc ce n'est pas le monde qui disparaît, mais c'est la perception du monde qui nous le fait croire ?
-Tu cherches trop compliqué mais je pense que c'est exact. Il faut tout de même que tu saches que la perception du monde est différente d'une personne à une autre.
-Alors chacun vivrait dans son monde, en quelque sorte ?
-Oui, et peu importe si tu croises des personnes, que tu marches avec elles, tu ne les rencontreras pas. Pas tant que tu n’interagiras pas avec, bien sûr.
-C'est pour ça que les gens se sentent si seules au fond d'elles ? Elles vivent dans leur monde sans vraiment rencontrer autrui.
-Hum.. oui, sans doute. D'où te viennent ces informations ? De tes capacités d'empathies je suppose.
-Euh.. oui, mais aussi...
-Oui ?
-Je trouve.. que c'est ce que tu ressens.. Ne me grondes pas s'il te plait.
-Roh voyons ! T'ai-je déjà disputé ? Et puis... Tu dois le voir que je le veuille ou non..
-C'est triste.." une sensation de vide se forma en moi, je la ressaisis aussitôt.
"Moins que tu ne le dis: maintenant tu es là non ? Alors ne te sous-estime pas et juste cette fois-ci, soit égoïste et penses au bonheur que tu procures.
-Je suis déjà contente de t'entendre dire ça, je ne souhaite rien de plus, je te le jure."

Je souriais et la petite voix me faisait quelque chose d'agréable, comme un léger feu au fond de mon être, un feu de joie.

Le garçon traversa la route. Au milieu de celle-ci, un bruit de moteur l'étonna. Il s'arrêta pour tourner la tête. Un véhicule accélérait, il roulait droit vers lui."Non, impossible ! Je ne vais pas pouvoir..."a-t-il eu le temps de penser avant que tout ne devienne noir.

***

Aucun son, aucune lumière. Le noir, infinie tel que dans le plus profond des abysses....

La petite voix reprit conscience et fut effrayé par le vide. Elle cria de toutes ses forces.

***

Il y avait moins de trente secondes, tout était calme. Les machines fonctionnaient normalement, mais tout bascula, comme elle jusqu'à la renverse. Sous ses bandages Vincent venait de se redresser dans un crie effroyable et sous le coup de la surprise Anna n'a trouvé que le moyen de tomber pour communiquer sa stupeur.
"Où.. où suis-je ? disait-il affolé.
Anna se releva difficilement, Vincent, je suis contente ! Tu as eu un accident et...
-... Vous êtes Anna, c'est bien ça ?
-Oui, tu ne me reconnais pas ?
-... euh.. que c'est-il passé ?
-Il y a eu un accident de voiture, tu as été percuté.. Comment te sens tu ?"

Le garçon regarda ses mains après un moment de réflexion. Ses yeux s'affolèrent de nouveau, scrutant chaque détails des membres...
"J'ai des bras ! et... et un corps ...
-Comme tous les humains, Vincent. Anna souriait tendrement.
-Mais.. non ce n'est pas normal ! Mademoiselle, je n'ai pas de..."

Non.. si je contrôles le corps.. c'est que Vincent est.. non c'est impossible ! Il ne peut pas être mort, je ne sais rien de ce monde ! Grand frère ! Tu es là ? tu m'entends ? Répond !...

"Ne me dis pas que.. Anna sembla comprendre un peu. Jusika ?
-Oui.. c'est moi.. C'est impossible, Vincent ne doit pas être mort ! Je dois m'occuper de lui, excusez moi pour ce que je vais faire."

Anna fronça les sourcils et au même moment le corps du garçon revint à son état comateux.

***

Jusika fouilla partout dans se qu'elle connaissait de l'esprit de Vincent. Elle "regarda" partout, elle était seule, le noir persistait. Elle profitait de ses explorations pour comprendre l'étendu des dégâts causés par l'accident: beaucoup d'os sont rompus, par trois fois pour certains, du sang coulait un peu partout, un peu à l'intérieur aussi...
Les connaissances de Vincent, celles entreposés dans la mémoire commune, étaient intactes, celles de Jusika aussi..
Une légère secousse, comme un râle se fit ressentir par la petite voix. Cela provenait du coeur ! Bien sur, elle n'y avait pas pensé.
Dans le coeur, une petite lueur était là, diminuant toujours un peu d'intensité.
" Quelle étrange petite chose... Vincent, c'est toi ?
-Ma petite... que fais-tu ici ?
-Je viens pour t'aider ! Tu as l'air très mal en point...
-Je... vie, s'il te plait...
-Jamais sans mon grand-frère.
-Tu ne peux m'ai...
-C'est ce que nous allons voir !"

Oubliant les murmures de son créateur, la petite voix se concentra.. encore, toujours plus. Et dans le noir absolue, elle prit le petit confetti de lumière et le serra contre sa poitrine. Elle ferma ses yeux très fort, plaqua le confetti avec force et résolution. Elle murmura de plus en plus fort, jusqu'à crier "Je veux !".
Durant cet action, si elle y avait prêté attention, elle aurait remarqué que finalement, son corps était apparu distinctement. Un corps d'une jeune femme de 17 ans, grande de près d'1m72, les cheveux joliment posés sur ses épaules qui paraissaient si frêles. Elle était nue, mais pas avec une couleur de peau normal, mais d'orée, elle éclairait les ténèbres par une lumière presque divine et à la dernière seconde, des ailes lumineuses se dessinaient dans son dos.

***

Une nouvelle fois, le garçon se releva en sursaut, là encore Anna tomba à la renverse.
" Vincent ?
-Ou.. oui.. Oui c'est moi..