Hier était une journée des plus banales, les chaînes d'informations ne parlaient que du retour du président dans la capital après une confrontation politique importante dans l'Union Européenne.
Aujourd'hui, je fais mon petit-déjeuner dans l'obscurité, la télévision est en état d'alerte. Mon bol de café à la main, je regarde à l'extérieur: la vue est époustouflante. D'impressionnants ballons-dirigeables stagnent docilement au-dessus de la ville.
Paris doucement s'éveille et est surprise de ce ciel. Les informations hurlent probablement depuis longtemps, mais les lignes téléphoniques sont depuis peu surchargées.
"Une demi-douzaine de zeppelins seraient arrivés depuis très tôt ce matin dans une grande partie des villes de France, personne n'explique cet évènement. Mais le gouvernement fera une annonce très prochainement. "
J'ouvre la fenêtre et observe en silence le spectacle. Mon horloge me signale qu'il est 7h du matin. Quelques secondes après, un mégaphone résonne, une musique d'orchestre envahie la ville, une voix vient à remplacer cette sorte d'hymne:
"Message à l'attention du peuple français: toutes attitudes agressives envers nos forces résulteront d'un tir de sommation. L'agression ouverte sera plus fermement condamnée."
Les ballons sont des forces d'invasion ? Probablement un canular. Comment de telles choses auraient pu passer inaperçue ? Ces monstres sont archaïques, ils ne valent rien.
Je bois mon café et retourne au salon: la télévision présente le Premier ministre devant l’Hôtel Matignon qui allait débuter un discours, mais le haut-parleur semble le faire retourner à l'intérieur. Un secrétaire prend le relais:
"Les demandes de ces individus ne nous étaient pas connues avant maintenant. Nous pensons qu'il s'agit simplement d'une plaisanterie de grande envergure. Veuillez attendre pour plus d'information."
Les journalistes assaillent de questions, mais le petit personnage est déjà caché par les portes.
Les politiques semblent être déboussolées... pauvres petits.
Je finis de manger et je pars pour le travail. En voiture, les rues sont plus vide que d'ordinaire: mon jour de chance ! Mais les nuages sont lugubres aujourd'hui. J'allume la radio pour me détendre.
"... des jeunes sont sortis sur le toit d'un des immeubles et semblent viser avec des armes à feu l'un des dirigeables. Je ne peux pas dire si ce sont des jouets ou des vrais armes... Ils tirent, ils tirent sur le ballon !"
La radio se met à cracher des parasites, j'essaie de retrouver le canal, quelques instants après je le retrouve, mais ce n'est plus le même journaliste: "vous venez d'entendre notre envoyé sur le terrain à Marseille.. nous essayons en vain de reprendre contact avec elle, mais nous passons sur un autre sujet pour le moment."
Le monde devient fou. Des jeunes armés qui s'attaquent à des aéronefs de la première guerre mondiale... bel anachronisme.
Feu rouge...
Il y a même des ballons au loin dans le Nord de Paris, on les voit jusqu'ici. L'un semble fumer: non ! On dirait qu'il tire sur la ville !
Dim 28 Sep - 22:37